Calamité (Coeur d'acier, Tome 3) (French Edition) by Brandon Sanderson

Auteur:Brandon Sanderson [Sanderson, Brandon]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 2018-02-06T23:00:00+00:00

Chapitre 26

La Tour Pointue se dressait, forme sombre à l’exception des étages supérieurs, qui brillaient dans la nuit. Le sel était d’un gris poussiéreux dans cette zone, si bien que le sommet de la tour paraissait à la fois clair et foncé. Comme un trou noir qui porterait un chapeau de fête débile.

On approcha, Megan et moi, sac sur l’épaule, portant de nouveaux visages empruntés à une autre dimension. Ce genre d’illusion mineure était facile pour elle, et elle pouvait la maintenir indéfiniment tant que je ne m’éloignais pas trop. Je ne pouvais pas m’empêcher d’essayer de comprendre la mécanique qui sous-tendait tout ça. Étaient-ce les visages de personnes prises au hasard ? Ou bien de gens qui, dans leur dimension, se rendaient au même endroit que nous ?

Un grand nombre de personnes se rassemblaient au rez-de-chaussée de l’immeuble. Les anciennes fenêtres, faites d’un sel moins épais, possédaient une teinte chaude, et plusieurs portes avaient été ouvertes pour permettre à l’élite de se rassembler. Je m’arrêtai pour regarder un autre groupe arriver, transporté dans des rickshaws.

Ses membres étaient vêtus comme les gens de Newcago : pour les femmes, robes courtes et scintillantes dans le style des années 1920 et rouge à lèvres de couleur vive ; pour les hommes, des costumes à rayures et portant des chapeaux élégants, comme dans les vieux films. Je m’attendais à moitié à les voir transporter des mitraillettes dans des étuis de violon. Au lieu de quoi leurs gardes du corps étaient armés de Glock et de P30.

— Darren ? m’appela Megan en utilisant mon faux nom.

— Désolé, lui dis-je en m’arrachant à mes pensées. Ça me rappelle Newcago.

Les souvenirs de ma jeunesse étaient très présents.

On distrayait les invités du rez-de-chaussée tandis qu’ils attendaient leur tour pour prendre l’ascenseur qui conduisait à la fête. De la musique s’échappait du vestibule, le genre que Mizzy aurait apprécié, qui cognait et grinçait à tout-va. Elle semblait contraster avec les tenues élégantes. On faisait circuler des martinis et du caviar, autres signes de faveurs et de pouvoir.

Je n’avais même jamais goûté de martini. Pendant des années, j’avais cru que c’était une marque de moto.

Ensemble, avec Megan, on prit un tournant à droite et on fit le tour d’un bâtiment en direction d’une porte plus petite à l’arrière. Au lieu d’essayer de ruser pour monter dans l’ascenseur avec les gens riches, on décida d’opter pour une solution qui nous permettrait d’être un peu plus à l’abri des regards insistants. Le plan de Tia comportait une option de secours consistant à faire monter l’Équipe numéro deux avec les serviteurs.

Grâce aux images fournies dans ses notes, nous avions pu produire une fausse invitation – et vérifié auprès du clan de la Raie qu’ils ne comptaient envoyer personne à cette fête. Ils y seraient attendus, mais ils étaient trop pris par leurs préparatifs pour quitter la ville.

Ça laissait une brèche par laquelle nous espérions réussir à nous faufiler. Vers l’arrière de la tour, on trouva un groupe de gens d’un rang social moins élevé en train de se rassembler pour monter dans un ascenseur de service plus petit.

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